Selon Jean-Daniel Lelièvre, expert à la HAS, combiner des doses de vaccins différents ne pose aucun problème, au contraire : “Cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu’on utilise deux fois le même vaccin.”
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Le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 étant désormais réservé aux plus de 55 ans, “il n’était pas envisageable de faire une deuxième dose du vaccin” chez les personnes de moins de 55 ans,explique jeudi 8 avril, sur franceinfo, Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Henri Mondor à Créteil et expert à la Haute autorité de santé (HAS). La HAS va recommander vendredi que les Français âgés de moins de 55 ans, ayant eu AstraZeneca en première dose, reçoivent un vaccin à ARN messager pour leur deuxième injection.
“La décision a finalement été relativement simple”, assure Jean-Daniel Lelièvre. “On sait qu’une seule dose de vaccin n’est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours contre la Covid-19. Il fallait donc prendre une décision sur le vaccin administré pour la deuxième dose. Il a donc été décidé d’utiliser un vaccin ARN.”
Le choix de la HAS intervient après l’avis de l’EMA (l’Agence européenne des médicaments) “qui a considéré qu’il y avait un signal très clair” avec les cas de thrombose “et le vaccin AstraZeneca”, précise Jean-Daniel Lelièvre.
Les techniques entre les vaccins ARN et le vaccin AstraZeneca “ne sont pas complètement différentes”, souligne l’expert. Ces vaccins “vont conduire à la production de la même protéine, qui est la protéine Spike, contre laquelle on veut diriger la réponse immunitaire pour être protégé contre l’infection par le virus SARS-CoV2”.
L’utilisation de deux vaccins différents contre un même virus n’est pas exeptionnelle, affirme Jean-Daniel Lelièvre : “Ce sont des techniques qui ont été très largement utilisées avec d’autres stratégies vaccinale, notamment contre le VIH ou même contre Ebola”. “On sait que ça marche très bien. Et cela donne des réponses immunitaires qui sont plus importantes que lorsqu’on utilise deux fois le même vaccin.”
Il existe également des données disponibles qui sont “très rassurantes et très intéressantes dans les modèles animaux”, ajoute Jean-Daniel Lelièvre. Ces données montrent que, “quand on combine ces deux vaccins, notamment le vaccin AstraZeneca avec un vaccin ARN, on a des réponses immunitaires qui sont plus importantes que si on combinait les deux vaccins de manière homologue entre eux”.